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Gérald Darmanin a annoncé mardi que la ville de Nice serait la première à bénéficier de nouvelles brigades volantes d’investigation contre les trafics de drogue. — Valery HACHE
Interrogé par « 20 Minutes », un fonctionnaire expérimenté de l’office antistupéfiants de la police judiciaire dénonce une opération de communication de la part du ministre de l’Intérieur
Action, réaction. Le 5 septembre, Le Parisien consacrait son dossier de une à « la guerre perdue contre les dealers ». Le journal donnait la parole à plusieurs policiers spécialisés dans la lutte contre les stupéfiants. Et pour ces derniers, la stratégie de l’Etat consistant, depuis de nombreuses années, à combattre sans relâche les réseaux de trafiquants est indéniablement un échec. Le ministre de l’Intérieur aurait-il été piqué au vif ? Gérald Darmanin a tenté, quelques jours plus tard, de convaincre les lecteurs du quotidien qu’il peut réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.
Dans une interview, il a présenté son arme pour mener ce qu’il a comparé à « la bataille de Stalingrad » : une « unité d’investigation nationale » pour combattre le trafic de drogue, sur « le modèle de la CRS 8 », cette unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines. Composée d’une centaine d’effectifs, elle pourra être projetée durant plusieurs semaines dans une ville « en appui des services locaux pour mener des opérations d’envergure, soit en réaction soit en prévention ».
Une mesure « pas très réfléchie »
A la lecture de cette interview, nombre d’enquêteurs de la PJ se sont étouffés. Ils se sont en effet mobilisés durant plusieurs semaines pour dénoncer la réforme de la police nationale, qui sera effective à partir du 1er janvier prochain, et qui marque, selon eux, la fin de la police judiciaire imaginée par Georges Clémenceau en 1907. Parmi eux, Frédéric*, un policier expérimenté qui travaille à l’OFAST depuis une dizaine d’années, ne comprend pas la logique de cette mesure qui ne semble « pas très réfléchie ».
« Le combat en matière de stup est loin d’être gagné, reconnaît-il. On peut s’agiter dans tous les sens, avoir une idée par semaine. Mais les trafiquants n’ont pas peur des annonces de Monsieur Darmanin. Le bruit des kalachnikovs, on les entend tous les jours quasiment. Démanteler des réseaux lors d’opérations coups de poing, avec des enquêteurs qui viendront en renfort pendant quelques semaines… C’est juste une blague ! Si c’était possible, on le ferait déjà. »
« Les enquêteurs expérimentés, ils sont chez nous »
A quoi va-t-elle servir, cette unité mobile ? La DCPJ - direction centrale de la police judiciaire - a déjà un office chargé de lutter contre les trafics de drogue, partout sur le territoire, et qui obtient des résultats honorables. « Et on ne parle jamais du travail de la brigade criminelle de Marseille, qui arrive souvent à identifier et interpeller les auteurs de tirs qui font des victimes. »
Selon Frédéric, la présence des policiers de cette unité à naître dans les commissariats risque surtout de créer « une mauvaise ambiance ». « Les policiers locaux vont voir débarquer dans leur service des collègues, sûrement bien intentionnés, mais qui auront la prétention de faire mieux qu’eux en quelques jours, sur un territoire qu’ils ne connaissent pas. » L’enquêteur souligne que « les dossiers au long cours qu’on élucide, c’est un an de travail, parfois deux, quand ce n’est pas plus ».
Il se demande aussi qui seront les policiers qui rejoindront cette unité. « Ils vont les trouver où, les collègues avec les sacs à dos et leurs valises, prêts à partir pour trois semaines ? Les enquêteurs expérimentés, ils sont chez nous. Donc on va les détourner de leurs missions actuelles pour rejoindre cette unité ? Les gens spécialisés, en tout cas, on ne les trouve pas en sortie d’école. »
« On ne gagnera jamais »
Évidemment, Frédéric n’est pas contre l’idée de renforcer les services spécialisés en effectifs et en moyens. Il faudrait beaucoup plus de policiers notamment aux Antilles, point d’entrée en France de la cocaïne. « Mais quand bien même serions-nous plus nombreux, arriverions-nous à obtenir des résultats convaincants en matière de lutte contre les stupéfiants ? Franchement, je ne sais pas », confie-t-il. Et d’ajouter que, selon lui, « on ne gagnera jamais » contre les trafics de stupéfiants. « C’est impossible, insiste-t-il. A chaque fois qu’on réalise une saisie importante, on sait que cela ne représente qu’une infime partie de la drogue qui passe. »
Face aux annonces du ministre de l’Intérieur, qui se targue de « traiter » les points de deals installés dans les cités, Frédéric remarque que les dealers « se réinstallent aussitôt ». Car l’immense majorité des personnes qui sont interpellées lors d’opérations policières sont « des charbonneurs [des vendeurs] ou des gamins qui surveillent, assis sur des chaises »
« Ne faire que du répressif, ça ne suffit pas »
Il faut alors prendre, dit le policier, le problème dans son « ensemble », et pas simplement pour le prisme « répressif ». Frédéric a un « avis tranché » sur la question d’une éventuelle légalisation ou dépénalisation du cannabis et pense qu’il ne faut pas « abandonner cette lutte ».
En revanche, il faudrait, dit-il, « plus d’effectifs » pour mener des enquêtes longues, instaurées « des peines de prison plus longues pour les trafiquants ». « Mais juste le côté répressif, ça ne suffit pas », souligne-t-il, ajoutant qu’il faudrait faire davantage de « prévention » auprès des consommateurs.
Source: 20 minutes
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