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Jeanne du Barry ici incarnée par Maïwenn fut la dernière courtisane de Louis XV. - Credit:stephanie branchu / stephanie branchu/Why Not Productions/sp
Elle fut la dernière courtisane, couverte d'or et d'honneur à la fin du règne de Louis XV. Mais aussi couverte de quolibets et de pamphlets, tant sa relation officielle et scandaleuse choqua la cour, les ministres et l'Église, jusqu'à la jeune Marie-Antoinette qui la surnommait « la créature »… Maïwenn voit en elle une femme de tête qui a dû franchir des obstacles pour s'affranchir de sa condition. L'Histoire retient surtout d'elle une véritable incendiaire lâchée en plein palais, qui acheva de discréditer Louis XV aux yeux de son peuple et entacha le blason de la monarchie, quinze ans seulement avant la Révolution française…
L'histoire est si invraisemblable que l'on comprend pourquoi elle fascine tant les cinéastes. Jeanne Bécu est une jeune poupée née des amours d'une couturière avec un moine du couvent de Picpus à Paris. Élevée chez les religieuses, elle commence dès 15 ans à vivre d'expédients, marchande ambulante, coiffeuse, femme de chambre et modèle pour les boutiques de couturières qui ont vite fait de remarquer ses courbes idéales… Grande blonde, charmante et spirituelle, elle vit dans les dentelles et les fanfreluches et arrondit ses fins de semaine en donnant dans la galanterie. Elle finit par tomber dans les rets de Jean du Barry, un Gascon débauché et vénal, vrai maquereau de luxe qui « brocante » des filles de choix pour l'élite et l'aristocratie.
La voilà qui fraye au milieu des gros poissons, dont le duc de Richelieu, vieux libertin proche de Louis XV, qui connaît bien Jean du Barry, lequel rêve de pousser sa protégée dans les bras du souverain. Ça tombe bien, le roi déprime, la mort rôde, il a perdu tour à tour sa fidèle amie et compagne Mme de Pompadour, son fils le dauphin, sans compter la reine qui est à l'agonie… À 58 ans, Louis se sent soudain las, vieux, usé, et doute même de ses capacités sexuelles. Son valet Le Bel, fournisseur en chair fraîche, place la demi-mondaine sur son passage. Elle tape évidemment dans l'œil du souverain, qui la met dans sa couche… et connaît soudain une seconde jeunesse.
Il faut dire que Jeanne Bécu est une professionnelle qui se parfume le sexe avec de l'ambre, connaît son métier sur le bout des doigts et maîtrise les pratiques les plus acrobatiques, ce qui n'était pas le cas de jeunes filles présentées au roi… Un jour qu'il croise le duc d'Ayen, Louis XV s'extasie ainsi sur sa nouvelle maîtresse, en précisant qu'il connaît avec elle « une jouissance tout à fait neuf ». « On voit bien que Votre Majesté n'est jamais allé au bordel ! » lui réplique aussi sec le duc.
À Versailles, c'est vite la panique. On croyait à une passade, c'est une passion. Le Bel tente de faire entendre raison à son maître en lui expliquant qu'elle est connue de toute l'aristocratie parisienne et qu'elle n'est pas mariée. « Eh bien, qu'on lui trouve un époux ! » lance le roi, qui entend la garder. C'est ainsi que Jeanne épouse pour la forme Guillaume du Barry, le frère du souteneur, à qui on arrange les quartiers de noblesse pour faire de Madame une vraie comtesse.
Reste à la présenter à la cour avec l'aval d'une marraine de choix. C'est la débandade totale, personne ne veut cautionner cette gourgandine, jusqu'au jour où une comtesse finit par accepter contre le paiement de ses dettes de jeu. Au printemps 1769, voilà la Du Barry installée et riche comme Crésus à seulement 25 ans : une pension annuelle de trois millions – l'équivalent de six châteaux et leurs domaines –, un appartement refait à neuf sur la Cour de Marbre, deux millions de joyaux, une centaine de domestiques, valets, femmes de chambre, postillons, maître d'hôtel, et même un page noir appelé Zamor qui porte traîne ou ombrelle…
Elle se fait des ennemis, à commencer par les filles du roi et la jeune Marie-Antoinette, alors dauphine de France, qui éprouve une véritable répulsion pour la maîtresse royale. Pour l'humilier, elle refuse de lui adresser la parole, l'affaire devient politique, le roi est furieux, sa mère l'impératrice Marie-Thérèse la sermonne depuis l'Autriche, elle cède en janvier 1772 en lui adressant une phrase insipide – « Il y a bien du monde aujourd'hui à Versailles » – la Du Barry s'apaise, l'honneur est sauf.
Quelle est vraiment son influence ? Elle se limite surtout à la sphère privée, elle sait comme personne distraire le roi et combattre son état dépressif. Vénale mais pas sotte, elle a également une réelle influence sur les arts, protège les artisans et les peintres, comme Fragonard, passe commande à des architectes et soutient le style néo-classique. Elle lit également les philosophes des Lumières, dont Voltaire, à qui elle rend visite.
La « catin » du royaume
Mais certains ministres veulent sa peau, à commencer par le puissant duc de Choiseul, qui fait courir des horreurs, lesquelles se retrouvent vite imprimées dans les rues : « Elle excite avec art/un vieux paillard », fredonne-t-on dans des chansons. « Que de postures/Elle sait en tous sens/Prendre les sens… » Ou encore : « France, tel est ton destin/D'être soumise à la femelle/Ton salut vint de la Pucelle/Tu périras par la catin. » Il faut dire que le roi, sermonné par l'Église, a décidé de ne plus communier, acceptant ainsi de vivre en état de péché mortel… L'Angleterre, en rivalité avec la France, souffle sur les braises en favorisant à Londres l'impression du Closer de l'époque, le Gazetier cuirassé, un ouvrage licencieux qui compile les pires rumeurs sur Mme du Barry, avec gravures et caricatures. Lu sous le manteau, il va affaiblir la monarchie en décrivant Louis XV en satrape libidineux, un portrait qui sera évidemment largement repris et amplifié sous la Révolution.
Quand Louis XV meurt en 1774, Jeanne du Barry quitte Versailles et finit par rejoindre son château de Louveciennes, où elle entame une liaison avec le duc de Brissac. Les pamphlétaires la laissent un temps tranquille, ils ont trouvé une nouvelle cible en Marie-Antoinette, qui fait vendre du papier comme personne, attirant sur elle la hargne du peuple qui se défoulait dix ans plus tôt sur la favorite… Mais la Révolution finit par la rattraper : emprisonnée comme suspecte, Jeanne est jugée en 48 heures en décembre 1793 et condamnée à la guillotine. Avant de mourir, elle tenta de sauver sa peau en révélant les cachettes de ses derniers trésors et joyaux, en vain…
Source: LePoint.fr
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