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Depuis le 4 avril au soir, entre 200 et 250 mineurs isolés sont logés illégalement dans une école désaffectée du 16e arrondissement parisien. - Credit:Marie-Liévine Michalik pour Le Point
« Eh, les gars, on arrête de jouer là, mettez-vous en ligne, on va vous recenser. » Alors que le XVIe arrondissement de Paris est plongé dans un silence presque monacal à l'aube des fêtes de Pâques, des cris s'échappent derrière la haute grille noire du 58 de la rue Erlanger. Une activité qui a de quoi surprendre pour cette école primaire désaffectée depuis 2018, confiée au bailleur social de la capitale, Paris Habitat.
À l'extérieur, seule une banderole est accrochée : « Mineur.es, adolescent.es isolé.es, l'État choisit de les laisser à la rue. Nous demandons la mise en place immédiate de structures adaptées. » À son origine : l'association Utopia 56, connue pour ses actions envers les migrants, notamment à Calais.
En ce début de mois d'avril, sous un beau soleil printanier, entre 200 et 250 mineurs isolés sont illégalement réunis dans ce bâtiment de fortune. Âgés entre 15 et 20 ans, originaires du Sénégal et de la Côte d'Ivoire, ils se sont vu refuser leur statut de minorité par la justice française. Sans argent, sans papiers et sans protection, ils sont à la rue depuis leur arrivée à Paris, après avoir traversé les dangereux courants de la Méditerranée.
Encadrés par les associations Timmy, Utopia 56, les Midis du Mie et Tara, ils sont arrivés ce mardi 4 avril aux alentours de 21h30. Ils ont alors installé un campement de fortune avec quelques matelas, couvertures et un simple générateur. Les associations n'en sont pas à leur coup d'essai. Déjà, en janvier 2021, elles avaient réquisitionné cette même école pour y loger environ 300 sans-abri, le temps que des places d'hébergement social leur soient ouvertes. « Le but n'est pas de s'installer ici, argue Espérance, présidente de l'association Timmy. On pensait que dès le lendemain ils seraient relogés. » En attendant, ces jeunes sans-papiers patientent dans cette maison provisoire et très précaire.
Conditions de vie précaires
Deux jours après leur arrivée, les jeunes ont déjà pris possession des lieux. Les anciennes salles de classe sont transformées en dortoirs de fortune. Des matelas à même le sol ont remplacé bureaux et chaises d'écoliers d'antan. Sur le parquet gondolé par les pluies et coups de soleil jonchent des éclats de verre. Les vitres ont éclaté, les plafonds s'effondrent, laissant dépasser câbles électriques et laine de verre. Leur seule distraction : un ballon de football qu'ils se passent au long de la journée, dépensant ainsi leur énergie sur un parterre sableux de dix mètres carrés. Les jeunes de confession musulmane tentent quant à eux de respecter le rythme du ramadan, entrecoupé par les cris et les tirs des footeux.
De leur côté, les associations s'organisent et assurent la logistique. Certains bénévoles sont allés chercher des repas préparés, d'autres des bouteilles d'eau. Si des toilettes sèches ont été installées, aucune solution n'a encore été trouvée pour la douche et les lessives. « J'ai mal à la tête, je ne peux pas me laver », se plaint un des jeunes, qui semble timide et isolé. Une des bénévoles lui promet de chercher le contact d'un médecin.
Dans le recoin des toilettes, à côté des petits lavabos, deux autres se sont installés. Ils sont arrivés la veille, sur les conseils d'un ami en contact avec une des associations. Si le confort est loin d'être au rendez-vous, ils concèdent être ici « en sécurité » et, au moins, à l'abri des agressions de la rue. S'ils ont quitté le Sénégal il y a plusieurs mois des rêves plein la tête, leur arrivée en France ne tient pas toutes ses promesses. Estimés non mineurs par le tribunal de Bobigny, « au vu des dires non cohérents sur leur date de naissance, leur histoire de famille et des événements majeurs de leur pays », ils ne peuvent pas être pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE). La plupart déposent donc un recours pour que leur statut de minorité soit réévalué et leur protection assurée. Le cas échéant, ils sont renvoyés dans la rue où ils errent des années durant et s'installent dans la précarité.
Impuissance de la mairie
Pour éviter cela, les associations les accompagnent au gré de leurs procédures juridiques et pressent les pouvoirs publics d'agir. « Nos associations rencontrent actuellement près de dix nouveaux jeunes à la rue chaque jour, alors qu'ils devraient être sur les bancs de l'école ou en formation professionnelle », alerte Utopia 56 dans son communiqué publié le 4 avril. En occupant illégalement l'école de la rue Erlanger, lieu public appartenant à la Mairie de Paris, les associations espèrent faire bouger les choses plus rapidement. « On demande juste un hébergement d'urgence pour 200-300 jeunes, ce n'est pas 2 000 non plus », s'agace Espérance, présidente de Timmy.
Source:LePoint.fr
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