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Des familles ont manifesté dans le quartier de la Castellas, lundi à Marseille, au lendemain des fusillades qui ont coûté la vie à trois jeunes. - Credit:CHRISTOPHE SIMON / AFP
Au bout de la rue, le fonds régional d'art contemporain (Frac) présente sa façade comme une succession de pétales à l'école Vincent-Leblanc qui le regarde. Il s'ouvre sur le quartier de la Joliette à Marseille, ses immeubles de bureaux vitrés et ses docks transformés en galeries commerciales, sa place où s'étirent les terrasses et son tramway qui ondule, apaisant. Le snack devant lequel a été fauché un groupe d'adolescents, vers minuit et demi dans la nuit de dimanche à lundi, est à moins de 200 mètres dans la rue Leblanc, l'une de ces artères aux devantures fermées de contreplaqués qui font la transition vers un quartier dit « populaire ».
Derrière la vitrine de la Joliette où la gentrification progresse, les bâtiments se font plus branlants, les trottoirs moins droits, les escaliers plus sombres. « C'est plutôt calme pourtant », nous dévisage, méfiante, une voisine du drame. Où un garçon de seize ans a été criblé de balles tandis que les deux ados avec qui il discutait, à peine âgés de 15 et 14 ans, s'en sont sortis miraculeusement vivants. L'un d'eux a toutefois son pronostic vital engagé. « Il y a souvent des jeunes qui discutent là, ils prennent un sandwich, une canette et ils ne font pas beaucoup de bruit, dieu les préserve. Ce qui s'est passé… », reprend la voisine en hissant son cabas sur la pierre devant son immeuble, visage soudain fermé. Un peu plus loin, dans une entrée, des tâches de sang viennent d'être effacées. C'est là que s'était réfugiée l'une des victimes de la nuit.
« De l'amateurisme »
Une soirée marquée d'une pierre noire à Marseille. Une heure avant la fusillade de la Joliette, une autre voiture, retrouvée incendiée plus tard, avait surgi dans la cité du Castellas, l'un des multiples points de deal des quartiers Nord. Le scénario, désormais routinier, s'était construit en trombe, rafales de kalachnikov et d'armes de poing depuis les vitres baissées. Deux hommes de 23 et 21 ans sont restés étendus sans vie sur le béton, trois autres ont été blessés aux jambes. Puis six autres, encore, ont été visés par un « arrosage » du même calibre 500 mètres plus loin, dans le quartier des Aygalades.
La veille au soir, c'est à Félix-Pyat, cité bouillante située à l'entrée des quartiers Nord, qu'une alimentation avait servi de fond à une autre fusillade, faisant trois blessés, dont un grave. « De tout ça, le plus bizarre, c'est la Joliette, tente d'analyser Karim *, animateur social au Chapître, quartier déshérité juxtaposé à la Joliette. Ailleurs, ça a rafalé pour intimider, prendre le plan ou se venger, la voiture a été brûlée, c'est banal quoi, si on peut dire. Mais là, on est loin des gros points de deals, les minots ont quinze ans et il paraît que les tireurs avaient le visage découvert. C'est de l'amateurisme, comme s'ils étaient montés sur un coup de sang et c'est ça qui est chaud. Toujours, ils repoussent les limites ».
D'autant que les coups de feu ont eu lieu tout près de la rue de la République, l'une des grandes artères qui conduisent tout droit sur le Vieux-Port. « Nous n'avons pas d'éléments permettant de dire que les trois affaires sont reliées », indique la procureure de la République, Dominique Laurens. Même s'ils rythment la vie marseillaise, les règlements de compte sur fond de trafic de drogue s'éloignent rarement des tours et des barres où se tiennent les points de transaction. Ils ont lieu généralement tard dans la nuit, lorsque le client se fait rare.
Sauf que l'atmosphère actuelle, rendue étouffante par le conflit sanglant qui oppose deux gangs de la Paternelle, une autre cité, s'étend sur toute la ville. « Cette nuit qui tue et blesse des jeunes, dont certains sont des mineurs, c'est une de trop, s'agace Yannick Ohanessian, l'adjoint socialiste à la sécurité de la Ville. Le trafic de drogues international crée un climat de terreur partout dans Marseille, ce qui est insupportable. Il est plus que temps de s'attaquer aux racines du mal, à la circulation des armes, à l'argent et aux filières d'approvisionnement. L'Etat doit se donner les moyens d'éradiquer tout cela ».
Dans l'opposition, les élus Rassemblement national dénoncent, eux, « le laxisme judiciaire » face au « trafic qui gangrène tout Marseille » et demande le recrutement de plus de policiers municipaux armés. Sur les boulevards et sur les quais, lundi, la Joliette avait repris ses allures de fourmilière au soleil, laissant la rue Vincent-Leblanc dans sa sidération. Il fallait monter dans les quartiers Nord pour voir une manifestation d'habitants exaspérés derrière une banderole « Justice pour les familles, stop à la mort de nos enfants ». Comme si l'indignation et la colère avaient l'habitude de défiler là-haut. Loin du centre-ville. La mort, elle, s'en est rapprochée.
Source: LePoint.fr
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