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AFP
Dans les étroites rues du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), le bruit court que l'endroit est "maudit". Déjà frappé par des tragédies ces dernières décennies, le hameau verdoyant est depuis quelques jours le théâtre d'un nouveau drame: la disparition d'Émile, âgé de deux ans et demi. La liste devient longue pour ce village traumatisé par le crash de la Germanwings en 2015, et le meurte d'une commerçante en 2008.
Depuis le samedi 8 juillet, le petit garçon concentre toutes les inquiétudes. Ce matin-là, ses parents le déposent chez ses grands-parents maternels à l'occasion d'un week-end en famille. Oncles, tantes, cousins et cousines... Une dizaine de personnes étaient présentes au sein de la résidence secondaire familiale.
C'est vers 17h, au moment d'asseoir le bambin dans la voiture que les grands-parents disent avoir constaté, inquiets, la disparition. Quelques instants plus tard, l'alerte est donnée, les habitants mobilisés et l'espoir de le retrouver encore permis.
Pour autant, les grands-parents ne sont pas les derniers à avoir aperçu Émile. Celui-ci aurait été repéré alors qu'il déambulait non loin du domicile, dans une rue descendante. Deux témoins qui n'ont, à ce moment-là, pas réalisé le drame qui allait survenir. Pourquoi se sont-ils abstenus? Le procureur pointe du doigt l'ambiance chaleureuse et soudée du hameau. Sur la place du village, il n'était pas rare de laisser les enfants jouer, sans faire trop attention. Le tout en comptant sur la bienveillance des voisins.
(Des) "espoirs"
Durant les premières heures suivant la disparition d'Émile, une étrange ambiance mêlant inquiétude et espoir flotte dans la commune. Des sentiments contraires quasiment personnifiés par le maire, qui prend la parole à de multiples reprises dans les 24 premières heures. Bien qu'inquiet, il ne cesse de répéter encore et encore ses "espoirs" de rapidement trouver l'enfant.
"Je suis convaincu qu'on va retrouver Émile, il n'y a pas de raison (...) Un gamin de deux ans et demi qui échappe à la surveillance de ses grands-parents, ça arrive tous les jours. Qu'on ne le retrouve plus, ça n'arrive jamais, ce n'est pas possible."
Puisqu'on imagine à ce moment que le petit est perdu dans la nature, les espoirs reposent grandement sur l'important dispositif de recherche quasi-immédiatement mobilisé. En quelques heures, des gendarmes de haute-montagne, des sapeurs-pompiers, des hélicoptères, des drones et une équipe canine ("cynophile") sont dépêchés au Vernet. Et dans le lot, des fins limiers, des chiens Saint-Hubert, réputés pour leur flair.
"Quand le premier pistage n'aboutit pas, il y a une demande d'intervention des Saint-Hubert (...) Dans le meilleur des cas, ils retrouvent la personne, sinon ils vont nous donner une zone", explique le Major Mourier, de la gendarmerie nationale.
En un clin d'œil, le bourg de quelques âmes se transforme en immense champ d'investigation. Car il faut agir vite: dans cette affaire, tous les facteurs jouent contre la victime. Son âge, tout d'abord, rend difficile l'étude des comportements qu'il a pu adopter. Le tout en compromettant ses chances de survie, seul dans la nature. Sans oublier qu'en zone escarpée, et en plein épisode de fortes de chaleurs, même la nature peut jouer contre lui.
"Médicalement on nous dit qu’au-delà d’un délai de 48 heures, vu le jeune âge de l’enfant, vu sa constitution et considérant qu’un humain qui serait privé de nourriture et d’eau par les fortes chaleurs actuelles, le pronostic vital est très très engagé", a reconnu le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon.
Douze hectares à la loupe
Ces dangers et la sympathie dégagée par la bouille d'Émile ameutent des centaines de volontaires, qui, mètre par mètre, passent au peigne fin la zone. Des personnes qui ne sont pas de la région font le déplacement, une entreprise libère même ses salariés pour partir à recherche d'Émile. Douze hectares scrutés pendant des heures, en vain. Au final: pas la moindre trace du bambin, qui n'aurait a priori pas pu traverser seul de telles distances.
La mobilisation est massive, peut-être même trop. 600 personnes ont convergé sur place. Ils venaient de "Nîmes, Marseille, et même Lille pour une femme", explique au Parisien Joëlle, une habitante.
Parmi les volontaires, au moins une intruse. Dimanche, un groupe de médium a entrepris de trouver Émile, le tout en se filmant sur Tiktok. Une personne présente sur place, est accompagnée à distance par une troupe d'autres proclamés voyants, qui la guident avec leurs propres visions. "Je l'entends gémir", "je le sens, il n'est pas loin", "il a soif"... Des personnes qui gênent le travail des enquêteurs et leur transmettent ce qu'ils pensent être des informations.
"On est dans le drame"
Mais le travail d'enquête ne s'est pas uniquement fait en extérieur. En parallèle, dans le cadre de l'enquête légitime, les maisons des habitants sont sondées de la cave au grenier, sans que le moindre élément véritablement utile pour l'enquête ne soit exhumé. Pendant que l'enquête piétine, la peine et l'angoisse des parents, elle, ne fait que croître. S'ils ne se sont jamais exprimés publiquement depuis le début de l'affaire, le maire retranscrit leur peine:
"Ils sont effondrés. Ils se rendent compte que si on le retrouve, on risque de ne pas le retrouver vivant. C’est ça, la réalité… C’est plus que du pessimisme. Malheureusement, on est dans le drame."
Au bout du quatrième jour, les grandes battues et le déploiement de nombreux volontaires ne donnent rien. Même les limiers ne trouvent rien, la trace de l'enfant s'étant comme volatilisée. L'enquête change donc de forme, la méthode évolue. Un dernier carré est ratissé ce jeudi. Après cela, les recherches de terrain seront bouclées. Les investigations vont se poursuivre autrement, l'heure étant au traitement des quantités massives d'informations récoltées.
En parallèle, une vingtaine d'enquêteurs, répartis au sein d'une cellule "nationale", ont repris le flambeau. Mais tant qu'aucune avancée significative n'aura pas lieu, les autorités garderont le silence. Ce qui pourrait prendre longtemps. Ou même, ne jamais arriver. Les prises de paroles du procureur ou du préfet n'étant de toute façon que des rappels que l'enquête s'est heurtée à un mur.
"Les opérations de ratissage (...) n'ont pas permis, à ce stade, de découvrir de nouveaux éléments (...) afin de garantir leur sérénité aux investigations, la communication judiciaire cessera à compter de ce jour, sauf nécessité", a envoyé comme dernière missive le procureur Rémy Avon.
Un nouveau Yanis?
Après cinq jours d'enquêtes, de battues, d'interrogatoires, le sort du petit garçon est un mystère opaque. Les hypothèses sont encore nombreuses, les pistes ouvertes. Au début écartée, la piste de l'enlèvement a pris du poids lorsqu'aucun indice n'a été retrouvé. De nombreux chemins de randonnée mènent d'ailleurs au bourg, comme l'a expliqué à BFMTV une habitante:
Pourtant, faute d'éléments sérieux étayant cette idée, jamais l'alerte enlèvement n'a été lancée. Un incident peut-être? Aucune preuve. La trace de sang retrouvée sur une voiture provenait finalement d'un animal.
En l'absence totale d'indices, de pistes et d'éléments probants, un dernier scénario bien plus terre-à-terre, bien plus dramatique, s'installe. Comme le petit Yanis disparu dans les environs 34 ans avant lui, Émile pourrait, simplement, figurer sur la liste de ces enfants dont on ne trouve jamais la trace.
Source: BFMTV
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