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TOPSHOT - French police officers from the forensic service stand in front of the Gambetta high school in Arras, northeastern France on October 13, 2023, after a teacher was killed and two other people severely wounded in a knife attack, police and regional officials said. The perpetrator has been detained by police, Interior Minister Gerald Darmanin wrote on X, formerly Twitter. (Photo by Denis CHARLET / AFP) - Credit:DENIS CHARLET / AFP
Une attaque au couteau à la cité scolaire Gambetta-Carnot d'Arras (Pas-de-Calais) a fait un mort – un enseignant – et deux blessés graves, vendredi 13 octobre au matin. Une cellule médico-psychologique a immédiatement été ouverte pour accueillir les élèves, les enseignants mais aussi les parents. La professeure Florence Askenazy, cheffe du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent des Hôpitaux pédiatriques de Nice CHU-Lenval, a été l'une de celles qui ont pris en charge les enfants après l'attentat du 14 juillet 2016. Elle nous explique l'enjeu de la prise en charge précoce lors d'un traumatisme.
Le Point : Pourquoi faut-il agir vite face à un traumatisme ?
Florence Askenazy : Ces cellules régionalisées sont constituées de psychologues, médecins psychiatres, infirmiers volontaires, spécialisés dans le psycho-trauma. En règle générale, une cellule d'urgence se déploie pour une période de 48 heures sous l'impulsion du Samu. Elles ont d'abord pour but de réaliser une sorte de « déchoquage psychologique », pour aider les victimes et les témoins à reconnecter le drame à la réalité. L'un des enjeux est de les apaiser et de les calmer. Il s'agit également de prévenir les dissociations traumatiques aiguës, c'est-à-dire une anxiété aiguë accompagnée d'un état de grande confusion. Cette dissociation est due à un processus de séparation mentale entre les perceptions, les émotions, la mémoire et l'identité. Cette prise en charge en urgence permet de repérer les personnes qui exigent des soins. Nous informons également sur les symptômes auxquels les victimes et les témoins peuvent être confrontés dans les semaines qui suivent.
Quels sont les signes qui doivent inquiéter ?
Les troubles du sommeil sont un grand classique. Il existe également quatre symptômes cardinaux d'un stress post-traumatique. Le premier est un symptôme très douloureux appelé la reviviscence, soit l'irruption dans le cerveau de bruits, d'images, d'odeurs qui replonge violemment la personne au cœur de l'événement traumatique. Une reviviscence peut faire irruption à tout moment de la vie quotidienne, sans aucun signe annonciateur. Le rôle des cellules médico-psychologiques est essentiel pour informer les plus jeunes de l'existence de ce symptôme. En effet, les adolescents ont souvent tendance à en avoir honte et à se murer dans le silence. Il faut leur expliquer que c'est, au contraire, très important d'en parler à un parent ou à un autre adulte et de consulter.
Le deuxième symptôme, c'est l'évitement….
Dans le cas des attentats dans les établissements scolaires, les élèves risquent de ne plus réussir à retourner en classe. Cela peut aller jusqu'à la déscolarisation, comme cela a été constaté après l'attentat contre Samuel Paty. Malheureusement, on confond trop souvent cet évitement avec une phobie scolaire, or c'est un symptôme spécifique du stress post-traumatique, qu'il faut traiter spécifiquement. Le troisième symptôme se manifeste par une hypervigilance, accompagnée d'une tension et d'une inquiétude permanente. Une porte qui claque ou le moindre cri sont alors perçus comme autant de signaux d'alerte. Enfin, le quatrième symptôme se traduit par une diminution de la capacité de concentration ou d'apprentissage. Le stress post-traumatique pèse lourd sur l'avenir des enfants si l'on ne prend pas en charge. Il existe en France une quinzaine de centres spécialisés en psychotraumatologie. Mais avec l'affluence actuelle, nous allons avoir du mal à accueillir tout le monde.
Quels sont les enseignements tirés du suivi des enfants lors des précédents attentats ?
L'expérience de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice nous a par exemple enseigné que ces symptômes peuvent encore apparaître chez les enfants plusieurs mois après l'événement. Nos travaux, menés dans les deux ans après les attentats, montrent que plus de 60 % des enfants reçus en consultation – pour des troubles du sommeil, ou d'anxiété, ou encore de difficultés scolaires ou relationnelles dans leur famille – souffraient en réalité d'un stress post-traumatique.
Les adolescents sont-ils un cas à part ?
Trop souvent, ils minorent leur traumatisme et refusent de consulter, pensant avoir échappé au pire. En effet, ils ont une très grande capacité à faire face aux traumatismes, en développant une incroyable créativité. Mais il ne faut pas oublier que c'est également un âge de très grande fragilité. Si de nombreux jeunes ne développeront pas de troubles, il est important de connaître les facteurs de vulnérabilité, comme le harcèlement scolaire ou la maltraitance en famille.
Peut-on parler avec l'enchaînement des attentats, d'une « accumulation traumatique » nous rendant plus vulnérable ?
Les grandes études épidémiologiques sur l'ensemble de ces traumatismes dans le monde donnent des résultats assez similaires. Le risque de psychotrauma est plus important dans le cas d'attentats ou d'attaques violentes que dans d'autres types de traumatismes collectifs. Plus cela est violent, inattendu, et plus l'événement va être terrifiant avec des risques de symptômes plus importants. Il faut également souligner que nous vivons dans un pays soumis à des attentats, tout en étant en permanence sous la pression d'autres événements internationaux, comme les échos de la guerre en Ukraine, la situation en Israël ou la menace sur le climat. Les images omniprésentes dans nos vies, dans les médias ou sur les réseaux sociaux sont également des pourvoyeuses potentielles de stress post-traumatique.
Quels conseils donner à tous les parents pour aborder cette période avec leurs enfants, jeunes ou moins jeunes ?
Fermer la télévision, couper les réseaux et écouter la radio ou lire les journaux. Ne jamais laisser un enfant seul devant les écrans et être très prudent sur les images auxquels ils sont exposés sur leurs téléphones. Enfin, il faut accepter que dans un premier temps, il puisse y avoir une crainte de remettre ses enfants à l'école par exemple. Mais cela ne doit pas durer, il ne faut pas les confiner, car cela peut provoquer un effet boule de neige sur leurs craintes.
Source: le point
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