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Emmanuel Macron et Gabriel Attal, le 1er septembre 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)
"Le plus jeune président de l'histoire nomme le plus jeune Premier ministre de l'histoire", a déclaré mardi Gabriel Attal lors de la passation de pouvoir avec Élisabeth Borne.
Le "symbole de l'audace, du mouvement et de la confiance accordée à la jeunesse" ? C'est en ces termes que Gabriel Attal a qualifié sa nomination au poste de Premier ministre, mardi 9 janvier. Âgé de 34 ans, il est le plus jeune à occuper ce poste depuis le début de la Ve République. Et il est l'option finalement retenue par Emmanuel Macron après quelques jours de tergiversations. Franceinfo revient sur les raisons qui ont présidé à ce choix de la fraîcheur pour prendre la tête du gouvernement français.
Un nouveau souffle pour le second mandat d'Emmanuel Macron
Le chef de l'État pense déjà à la relève, assume-t-on du côté de l'Élysée. Au pouvoir depuis six ans et demi, Emmanuel Macron fait désormais partie des anciens parmi les chefs d'Etats européens, souligne son entourage. Il figure parmi les plus expérimentés, dit-on à l'Élysée. Cette fois, il fait donc le choix d'un Premier ministre plus jeune que lui. Ce n'était pas le cas d'Édouard Philippe, de Jean Castex, ni d'Élisabeth Borne. Le président de la République se place ainsi dans la position de celui qui passe le flambeau.
Par ailleurs, il endosse la responsabilité de faire la formation et la promotion de la "génération Macron", expliquent ses conseillers. Le chef de l'État l'évoquait lui-même dans l'émission C à vous sur France 5, le 20 décembre dernier. "Je suis très heureux et très fier d'avoir fait émerger des talents. J'espère en faire émerger d'autres parce qu'ils auront aussi à continuer le combat. Et puis j'espère que surtout, ils auront un avenir gouvernemental à la tête de grandes villes et peut-être plus, je l'espère, si le destin le leur permet", prophétisait le chef de l'État.
"D'abord, il faut continuer pendant trois ans et demi à œuvrer et donc apporter les réformes qui sont indispensables." Emmanuel Macron sur France 5, le 20 décembre dernier
Emmanuel Macron passe ainsi des mots aux actes et c'est un tournant. Car jusqu'ici, autour de lui, personne ne voulait évoquer sa succession, de peur d'enterrer trop vite le deuxième mandat d'un président à qui il est interdit de se représenter. Ce 9 janvier 2024 ouvre donc l'après 2027. Emmanuel Macron vient de mettre sur orbite un nouveau candidat, en concurrence avec Édouard Philippe ou Bruno Le Maire.
Gabriel Attal, héritier du macronisme
L'entourage d'Emmanuel Macron dit "le poulain", ce qui n'est pas exactement la même chose que "le dauphin". Gabriel Attal et son mentor ont les mêmes parcours fulgurants. La gauche parle de "clones". François Hollande disait "il sait ce qu'il me doit" à propos d'Emmanuel Macron, quand son ministre de l'Économie s'émancipait en fondant son propre mouvement. "Il ne m'a pas nommé pour faire de moi son obligé", lui avait répondu l'intéressé. Alors que Gabriel Attal, lui, sait ce qu'il doit à Emmanuel Macron, c'est-à-dire tout. Il a d'ailleurs pris soin de remercier deux fois le président lors de la passation de pouvoir, en l'assurant de sa gratitude et de sa fidélité.
Mais à Matignon, le rôle du Premier ministre est aussi de servir de bouclier, voire de fusible. Les oppositions ne sont d'ailleurs pas les seules à attendre Gabriel Attal au tournant. Au sein même de la majorité, certains se demandent si cette fois la jeune pousse ne court pas vraiment le risque de se planter.
Source: Franceinfo
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