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Devant l'hôtel Four Season de Miami (Floride), le 24 mai 2023, quelques heures avant l'annonce de la candidature du gouverneur républicain Ron DeSantis à la présidentielle de 2024. - Credit:Ghandan Khanna/AFP
Ron DeSantis a bien gagné quelque chose, lors du lancement de sa candidature sur Twitter mercredi soir. Un nouveau surnom sur Twitter : Ron DeSaster (« Ron DéSastre »). Cela fait des mois que les partisans du gouverneur de Floride assurent que son retard sur l'ancien président Donald Trump se réduira dès qu'il se sera officiellement lancé dans la course à la présidentielle de 2024.
Dans le dernier sondage de Quinnipiac University, les républicains interrogés disent vouloir voter pour Donald Trump à 56 % et Ron DeSantis à… 25 %. Cet écart d'une trentaine de points est dans la moyenne de tous les autres sondages. Il est peu probable que le fiasco de mercredi soir contribue à le réduire.
Le moyen choisi pour la grande annonce était un Twitter Space, fonctionnalité de conversation sans image, rappelant l'application Clubhouse, réseau dont la popularité s'est effondrée après la pandémie. Elle accueillait Elon Musk en personne, dont les positions de plus en plus conservatrices sont alignées sur celles de Ron DeSantis et qui y voyait probablement un moyen de relancer un Twitter dont la qualité s'est considérablement dégradée depuis qu'il en a pris la tête.
« S'attaquer au virus woke »
Mais pendant plus de vingt minutes, des problèmes techniques ont rendu la conversation inaccessible : le son sautait, certains participants étaient éjectés, parfois, ils étaient remplacés par une musique d'ascenseur ou par le silence. Une humiliation absolue. On a entendu le petit rire nerveux d'Elon Musk : « D'accord, super… donc disons qu'on a un nombre énorme de gens en ligne donc, euh, les serveurs rament, un peu… Bref, donc on est en train de réallouer de la capacité pour gérer la quantité… »
La connexion a été rétablie lorsque le nombre de participants est tombé autour de 90 000 – un flop, par rapport aux 500 000 qui tentaient de se connecter au début. « Gouverneur DeSantis, vous êtes là ? Vous nous entendez ? Je crois que vous êtes là… Je pense que vous avez cassé Internet… », a tenté de plaisanter le modérateur David Sacks, entrepreneur de la Silicon Valley, animateur de podcast, ami d'Elon Musk et donateur de Ron DeSantis.
« Nous avons probablement la plus grande salle jamais réunie en ligne, que voulez-vous leur dire ? » a-t-il enfin lancé. « Eh bien, je me présente pour être président des États-Unis, pour mener notre grand retour américain », a enchaîné Ron DeSantis, avant de dérouler un texte écrit, de sa voix monocorde et nasillarde.
Sur le fond, les points habituels de sa politique, menée dans son laboratoire d'extrême droite de Floride, et qu'il se propose d'étendre à tout le pays, y étaient. Il veut essentiellement « s'attaquer au virus woke », la guerre culturelle dont il a fait le centre de son message, fermer la frontière sud avec le Mexique, mettre un terme à l'inflation, assurer « l'indépendance énergétique de l'Amérique ».
Après sa bourde sur l'Ukraine – il a écrit à Tucker Carlson, alors animateur sur la chaîne Fox News, qui posait les mêmes questions aux candidats républicains, que c'était une simple « dispute territoriale » dont les États-Unis ne devraient pas se mêler –, il a soigneusement évité le sujet, de même que la Chine, alors qu'il s'attaque généralement au Parti communiste chinois.
Rien non plus sur la limite de six semaines pour l'avortement qu'il a fait passer, dont il sait qu'elle est impopulaire. Mais il y a un autre sujet, qu'il n'a pas abordé et qui constitue l'obstacle le plus important à sa candidature : Donald Trump. Pas une seule fois il n'a prononcé son nom et personne ne lui en a parlé. Or, ses orientations politiques ne sont autres que celles de Trump, en plus extrêmes puisqu'il souhaite le battre.
Manque de charisme
C'est là qu'intervient un autre facteur : celui de la personnalité. Il mérite qu'on s'attarde sur la forme de l'annonce. Twitter, réputé pour être un bastion de gauche sous l'ancienne direction, a, sous Elon Musk, laissé émerger des contributeurs de plus en plus conservateurs. Ron DeSantis, en y lançant sa candidature, y a vu la promesse d'une interaction sans risque.
Le gouverneur de Floride est notoirement mal à l'aise en public. Sur TikTok, où des habitudes de langage se sont développées, les jeunes animateurs disent qu'il manque de rizz, une abréviation de charisma (charisme). Comme il le développe longuement dans son livre de campagne, il hait les médias.
En Floride, il ne prévient de ses conférences de presse que deux heures à l'avance, ce qui ne laisse pas le temps à la plupart des journalistes de sauter dans l'avion pour y assister, suivant le lieu où elles se déroulent dans cet État plus grand que la Grèce.
La seule solution pour le voir est de guetter des événements conjoints avec des candidats républicains dans d'autres États qui, eux, les annoncent à l'avance. Et à le voir interagir avec des électeurs potentiels, on comprend que Ron DeSantis ou son équipe redoutent cette exposition, à l'ère des réseaux sociaux.
Dans l'Iowa, mi-mai, une vidéo montrant quelques secondes d'un éclat de rire forcé a tourné en boucle. Dans une autre, un homme lui dit qu'il a fait une heure de route pour venir le voir, et Ron DeSantis se contente de lui répondre : « Merci d'avoir fait ça », avant de lui tourner le dos.
Mauvaise image
Sa vidéo de campagne le montre s'avançant sur une scène, devant un gigantesque drapeau américain, alors qu'on entend les clameurs d'une foule… qu'on ne voit jamais. Il déclame, étrangement seul, face caméra, des phrases telles que « le déclin est un choix, et la liberté vaut bien qu'on se batte pour elle » ou « redresser le navire requiert de restaurer le bon sens dans notre société ».
En comparaison, la vidéo de campagne de Joe Biden, qui, lui, n'a pas besoin de se faire connaître, le montre en train de s'adresser à des Américains ou de leur serrer la main, ou encore en compagnie de sa vice-présidente, Kamala Harris
Quant à Donald Trump, en novembre 2022, alors que sa cote était au plus bas après les résultats décevants du Parti républicain lors des élections générales de mi-mandat, il avait convoqué des fidèles et quelques médias dans sa résidence de à Mar-a-Lago.
C'était un événement modeste et l'ancien président semblait manquer d'énergie. Mais il avait été couvert par les télévisions et ses adorateurs ravis étaient bien là. Les images diffusées ont toujours touché plus de monde que les 200 000 personnes qui avaient réussi à se connecter au bout d'une heure au Twitter Space de Ron DeSantis.
L'effet pour l'image de DeSantis a été désastreux. L'équipe de Joe Biden a été la première à réagir, en tweetant un appel à donations, introduit par la petite phrase : « Ce lien fonctionne. »
D'autres ont posté une vidéo de lancement de fusée qui retombe et explose, une photo d'Elon Musk et Ron DeSantis consternés, avec la mention « failure to launch » (« faux départ ») ou un montage montrant Mickey Mouse, personnage de l'entreprise Walt Disney avec laquelle Ron DeSantis est en guerre ouverte, pourchassant le gouverneur de Floride.
Primaire républicaine en février 2024
L'équipe de communication de Donald Trump, elle, a tweeté une vidéo montrant un Twitter Space fictif entre George Soros, Elon Musk, Adolf Hitler, le diable et Ron DeSantis qui n'arrive pas à s'exprimer, avant que Trump s'invite et s'impose.
Pour l'instant, aucun candidat républicain n'a osé s'attaquer directement à l'ancien président, pas même Ron DeSantis, qui est son adversaire le plus crédible. La semaine prochaine, il devait tenir un événement traditionnel, en convoquant partisans et médias dans un stade, dans sa ville d'enfance de Dunedin, dans le nord-ouest de la Floride.
Il l'a annulé – son équipe de campagne prétend qu'il n'a jamais été prévu et raille les « fake news ». Rien n'est encore joué pour la primaire républicaine qui doit commencer en février 2024, mais Ron DeSantis s'attaque à un Donald Trump qui, lui, est un maître absolu du rizz.
Aux États-Unis, cela compte, non seulement pour la base, mais aussi pour inspirer confiance aux donateurs. Ron DeSantis et son équipe ont quelques mois pour tenter de le lui inculquer, si tant est que cela soit une qualité qui puisse s'acquérir.
Par Le Point
- Reno est un acteur français renommé qui a récemment publié son premier roman intitulé Emma"....
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