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Des manifestants défilent derrière une banderole sur laquelle on peut lire « L’avortement est un droit fondamental » alors qu’ils participent à un rassemblement pour le droit à l’avortement lors de la Journée internationale annuelle pour un avortement sans risque, à Paris, le 28 septembre 2022. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
IVG - C’est une date qui a marqué l’histoire des droits des femmes aux États-Unis. Le 24 juin 2022, la Cour suprême annulait le mythique arrêt Roe vs Wade de 1973 qui ouvrait l’accès à l’avortement jusqu’à vingt-deux ou vingt-quatre semaines de grossesse. Avec cette décision, chacun des cinquante États pouvait dès lors restreindre le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
Un an après, treize États américains ont totalement interdit l’avortement et cinq ont mis en place de fortes restrictions. Bien que l’avortement reste légal dans la majorité des États (27), la montée des politiques conservatrices et les menaces qu’elles impliquent sur les droits des femmes et personnes LGBT inquiète, et au-delà des Etats-Unis. De notre côté de l’Atlantique aussi, cette décision a fortement résonné, comme un signal d’alarme. Au point de générer un débat politique et de réveiller les consciences, estime dans cet entretien Sarah Durocher, co-présidente du Planning Familial.
Peut-on dire que l’annulation de l’arrêt Roe vs Wade a eu un impact sur le droit à l’avortement en France ?
Pour les militants et féministes, cette décision n’a pas été une grande surprise. Elle a eu un grand écho surtout chez les personnes qui ne sont pas impliquées dans cette lutte au quotidien. Elle a permis une prise de conscience en France dans la société civile et pour certains élus sur l’importance de protéger ce droit. Les parlementaires se sont donc très vite saisi de la question et ils ont donné un mot d’ordre : « il y a urgence à constitutionnaliser le droit à l’avortement ».
Pourquoi est-ce fondamental et urgent ? Déjà parce que c’est une revendication de longue date des associations féministes. Ensuite, la France serait le premier pays à le faire. Ce serait une victoire des féministes et un signal fort envoyé au monde entier : « oui c’est possible ». Puis ça permettrait de protéger ce droit dans le cas où les prochains gouvernements voudraient le remettre en cause. Il est indispensable de faire en sorte que personne ne puisse toucher à ce droit.
En mars dernier, Emmanuel Macron a promis d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution. Trois mois plus tard, rien ne semble avoir avancé. Cela vous inquiète-t-il ? Nous, depuis un an, on se bat pour que ce droit rentre dans la Constitution. Le président de la République a pris la parole et a fait des promesses auxquelles on est évidemment attentif. Mais maintenant il faut le faire, sinon on sera ridicule aux yeux du monde entier. Un des arguments qui a été avancé pour que l’avortement ne rentre pas dans la constitution était de dire qu’il n’était pas menacé en France. Ce sont les arguments des anti-choix, mais c’est faux. Nous, on a toujours soutenu le contraire.
Vous faites référence aux attaques subies par le Planning familial depuis un an. Plus récemment, les villes de Paris et de Lyon ont été la cible de campagnes sur les vélos en libre-service. Y voyez-vous le réveil des anti-IVG ? Le Planning a toujours été attaqué, comme le droit à l’avortement en France. Mais ces derniers mois, l’association a été attaquée de manière beaucoup plus publique. Et les actes ont été à chaque fois revendiqués par des mouvements identitaires. Le Planning familial a porté plainte pour délit d’entrave à l’avortement, puisqu’il y avait à chaque attaque des messages contre le droit à l’avortement. Pour ce qui concerne les campagnes anti-IVG, nous ne sommes pas surpris ; cela s’inscrit dans un continuum de menaces dues à la montée des idées conservatrices.
Quelles sont les autres menaces que vous identifiez ? La double clause de conscience déjà (elle autorise tout médecin ou toute sage-femme à refuser de pratiquer des soins sur un patient ou une patiente en raison de ses convictions personnelles ou éthiques, ndlr) ne pousse pas les professionnels à pratiquer le droit à l’avortement et continue de stigmatiser et entretenir le tabou sur ce sujet. Il y a également des menaces qui pèsent sur l’accès direct à l’IVG en raison des politiques de santé qui réduisent fortement l’offre de soin. Sans parler de l’urgence à sécuriser les médicaments concernant les droits sexuels et reproductifs, dont le droit l’avortement, pour éviter les pénuries de pilules abortives. Il y a aussi énormément de désinformation faite par les anti-choix qui vient s’ajouter au manque d’éducation à la sexualité. Trop souvent les femmes qui viennent nous voir ne connaissent pas leurs droits. Donc pour nous, les militantes féministes, c’est de réelles menaces.
« Ces derniers temps, les anti-choix n’ont eu que des victoires. À nous de nous offrir une victoire et de leur donner une défaite en inscrivant le droit à l’avortement dans la Constitution. » Comment les anti-choix contribuent-ils à la désinformation ?
Les anti-choix achètent des noms de domaines et créent des sites Internet. Ils font du sponsoring et jouent sur le référencement. Concrètement, si vous tapez « grossesse » sur Google, un jour vous allez tomber sur les sites du gouvernement ou du Planning Familial et un autre jour sur un site anti-choix. Il faut davantage de sécurité là-dessus. Nous interpellons régulièrement le gouvernement car c’est une véritable bataille numérique. Ce qu’il faut c’est acheter des noms de domaine. Mais ça prend de l’énergie, du temps et de l’argent. Ce que les anti-choix ont mais pas nous. Et on interpelle les pouvoirs publics car ce problème ne relève pas que de la seule responsabilité du Planning Familial, mais d’une responsabilité qui est beaucoup plus entière.
A quoi faites-vous référence ? Nous sommes dans un contexte particulier où la question du droit à l’avortement, du droit des femmes et des personnes LGBTQ + est attaquée. Et ces derniers temps, c’est sûr, les anti-choix n’ont eu que des victoires. Et ça a contribué à encore plus visibiliser cette parole conservatrice en France, en Europe et dans le monde beaucoup. Mais maintenant les rôles doivent s’inverser. À nous de nous offrir une victoire et de leur donner une défaite en inscrivant le droit à l’avortement dans la Constitution.
Source: Le HuffPost
- Reno est un acteur français renommé qui a récemment publié son premier roman intitulé Emma"....
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